Banque Hervé Fischer, acrylique sur toile, 51 x 61 cm, 2014
L'art, l’or et l'argent ? Leur relation mythique ne date pas d’hier.
Elle a d’abord été religieuse. L’idolâtrie du veau d’or de la Bible, l’or des
masques cérémoniels incas en attestent parmi tant d’autres ferveurs païennes.
Les musées de l’or du Pérou, de Bogota ou du Banco Central de San José au Costa
Rica nous montrent avec une splendeur fascinante comment l’or précolombien
était identifié à des rituels du pouvoir religieux. Et même si le Christ chassa les marchands du
temple, les Églises ont associé Dieu à la richesse en couvrant d’or, d’argent
et de pierres précieuses leurs icônes et leurs objets rituels dans les églises
chrétiennes et byzantines. Les églises baroques du Brésil ruissellent d’or. Les
auréoles nous disent que la sainteté est dorée. Le Bouddha d’or de Bangkok nous
illumine. L’or, la religion et l’art fusionnaient mystiquement pour nous
imposer la puissance des dieux et la légitimité de leurs représentants sur
Terre. Louis XIV, le Roi Soleil, incarne avec éclat ce symbole qui célèbre l’alliance
du trône et de l’autel.